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Max Ernst, le Capricorne © Dominique Laugé

Les collections

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Anne Gruner Schlumberger a rassemblé au cours de sa vie une importante collection d’œuvres d’art de toutes les époques dont elle a légué une partie à la Fondation des Treilles.

Les collections qu’Anne Gruner Schlumberger a constitué dans divers domaines témoignent de sa passion pour l’art, de sa curiosité intellectuelle et de son amitié pour les artistes.

Victor Brauner et Max Ernst figurent parmi ceux avec qui elle a entretenu une relation de l’ordre des affinités électives. Les premiers achats des œuvres de ces artistes commencent à la fin des années 1940 et se poursuivront avec régularité jusqu’à la fin de leur carrière, constituant ainsi un ensemble remarquable qui demeure aujourd’hui, avec les grandes compositions de Roberto Matta et de Joseph Sima, les sobres natures mortes de Louis Fernandez et les Texturologies de Jean Dubuffet, l’un des points forts de la collection d’art moderne.

Livres d’artistes, dessins et gravures où l’on retrouve les signatures de Max Ernst, Victor Brauner, Henri Laurens, Roger Vieillard, mais aussi Fernand Léger, Alberto Giacometti et Pablo Picasso offrent un contrepoint intimiste aux collections de peintures et de sculptures. Y figurent des créations de Dubuffet, Giacometti, Picasso, Max Ernst ou Victor Brauner, qu’elle a personnellement connus et avec lesquels ont existé des liens d’amitié dont témoigne sa correspondance, ainsi que des œuvres d’artistes plus récents.

L’art de la sculpture qu’elle découvre dans l’atelier d’Henri Laurens et qu’elle aurait souhaité pratiquer est l’un des domaines de prédilection d’Anne Gruner Schlumberger. Elle acquiert pour la fondation, l’Océanide et l’Amphion, bronzes d’Henri Laurens ainsi que deux bronzes de Max Ernst le Capricorne et le Microbe vu à travers un tempérament. Le bestiaire fantastique de François Xavier Lalanne a trouvé aux Treilles le lieu idéal pour s’égayer. Les Moutons formant un canapé, le Lapin à vent, la Chouette, la table escargot et la fontaine labyrinthe, commande à l’artiste pour le patio de sa maison, constituent l’un des ensembles les plus représentatifs de l’œuvre de l’artiste dans la lignée du Surréalisme.

Pour le domaine des Treilles, dont elles sont aujourd’hui l’emblème, Anne Gruner Schlumberger commande à Yassilakis Takis, rencontré en Grèce, son autre pays de cœur, de grandes installations, parmi lesquelles Onze symboles agricoles, le jardin des Sondes ainsi que la Vierge et le taureau, table sur laquelle est gravé un texte de Michel Serres, l’un des familiers du domaine. La Grèce est présente dans les collections avec un ensemble de sculptures des Cyclades, des fûts de colonnes, des chapiteaux et quelques grands marbres antiques.

Des Kipinga, couteaux de jet africain, offerts par Victor Brauner sont à l’origine de la constitution d’un ensemble d’objets en provenance du continent africain, parmi lesquels un remarquable lit Sénoufo. Les masques, couteaux, poteaux et divers objets et sculptures entrent en résonnance avec les œuvres d’art moderne. La curiosité de la fondatrice s’étendra à d’autres continents et à d’autres civilisations. Une belle tête Olmèque en est l’un des témoignages.

Anne Gruner Schlumberger s’est passionnée pour l’histoire du domaine des Treilles et de la Provence. Dans une démarche ethnographique, guidée par Georges Henri Rivière, fondateur du musée des Arts et Traditions populaires, et ami de longue date, elle a rassemblé : meubles rustiques, ustensiles du quotidien en terre cuite, en étain, de la verrerie, de la vannerie, de la sparterie, des outils agricoles, mais aussi de nombreuses pièces de vêtements et cotonnades imprimées, témoignages des savoirs faire artisanaux dont la mémoire s’efface et qu’il faut conserver.

Ces divers ensembles forment une collection originale et d’une grande richesse. Elle s’est construite au fil d’une vie, dans un esprit de liberté et de partage, celui là même qui est au cœur du projet de la Fondation.